lundi 2 avril 2012

Mai Chau, le retour

Cher tout le monde, 

Vous vous souvenez peut-être du séjour au fond de la cambrousse à Mai Chau, qui fut franchement brumeux mais extrêmement sympathique. On avait décidé d'y retourner en Mars, quand ce serait plus doux et plus ensoleillé. Et accessoirement, plus vert. En effet, comme vous pourrez le constater sur la photo suivante, c'est devenue très vert, rien à voir avec ce qu'on avait déjà vu! Les rizières sont replantées depuis 3 semaines, et le paysage boueux brumeux a disparu derrière un camaïeu de verts divers et variés! 


C'est beaucoup moins brumeux et fantastique d'un coup, et ça fait plaisir quand même! 

On a quitté Hanoï le vendredi à 17h (j'avais dit 16h30 le départ mais on ne se refait pas) avec notre petite troupe. La route fut, comme toujours, assez cocasse, voire un peu plus flippant au passage en montagne sur la petite route, vu qu'il n'y avait pas un brouillard de folie comme la dernière fois... Maintenant on distribue des points aux sauts périlleux qu'on fait à l'arrière du minibus. 
"9!
- Tu rigoles, on s'est même pas tapé la tête au plafond!
- Oui, bon, 7 alors...
- En même temps on a valdingué pendant douze secondes
- Allez tranchons on met un 8!"

Donc le vendredi pas grand chose, arrivée assez tard, dîner, au lit, allez hop. Le lendemain en revanche, grosse expédition. On a pris les motobikes, et en avant pour 60km en direction de la frontière du Laos! 
Une journée entière de ballade sur les petites routes, voire sur des pistes. On a traversé des villages où il n'y a même plus de bitume au sol en terre battue, descendu à flan de montagne des pistes bien caillouteuses, traversé des ponts qui avaient une tronche à s'écrouler quand on roule dessus, des ponts où il manquait une planche sur trois... 
Mais on a aussi pique-niqué au bord d'une rivière charmante dans la jungle, traversé des rizières magnifiques sous le soleil rasant, fait des pauses dans des villages mignons comme pas permis, traumatisé un buffle au passage (on était à pied mais on lui a fait peur avec nos sales têtes), refilé nos gateaux de pique-nique à des gamines hilares, bu un truc bizarre avec de la banane dans un village où ça jouait au foot avec beaucoup de bonne volonté mais pas trop d'adresse... 
Même si on avait un peu la tête farcie par le bruit du moteur et le fessier douloureux le soir en rentrant, c'était vraiment une super journée! Allez, assez parlé, les photos. On m'a reproché de n'en mettre jamais de moi (forcément c'est moi qui tiens mon appareil), vous serez contents, j'ai attrapé les photos des autres et vous pourrez donc contempler ma bobine sur certains clichés...  

Au bord du fleuve, les tas de bambou flottant qui sont transportés par voie fluviale (c'est pratique ça flotte)

"VROUUUUUUUUUM VROUUUUUUUUUUM!"
"Nan mais tu sais Thomas, c'est pas parce que tu fais vroum qu'elle va aller plus vite la moto..."
Laurene et Gabi mode fofolles sur la route.
Ha oui je crois que je ne vous avais pas encore parlé de Laurène que j'ai rencontrée ici, et qui est en fait ma cousine. Ce fut cocasse. Elle venait d'arriver depuis peu et je lui ai proposé mon numéro, au cas où elle aurait besoin d'un coup de main, et quand elle m'a demandé en tapotant dans son répertoire "C'est quoi ton nom de famille?", j'ai vu ses yeux s'arrondir et elle m'a fait "noooooooooon comme les Epitalon de Saint Etienne" et là j'ai dit "Naaaaaaan me dis pas que tu fais partie de la famille?", ce à quoi elle a répondu "C'était le nom de jeune fille de ma grand-mère."
Vérification faite, nos arrières-grands-pères étaient frères, nos grands-parents respectifs ont vécu des années à Lyon dans le même immeuble, et nos pères ont joué ensemble étant petits. 
C'est le genre de situation qui m'arrive fréquemment en France ("Epitalon de Saint Etienne?"), mais je ne pensais pas que ça allait se produire aussi à Hanoï. Comme quoi notre famille est bien partie pour dominer le monde, mouahahaha! 





"Une route? Pourquoi faire une route? Quoi ça descend à mort et y a plein de caillasse après le virage? Rhoooo faites pas les chochottes hein!"
Pause sur le petit pont au milieu des rizières en terrasse.


Le village où on s'est arrêté pour le déjeuner, avant de prendre un petit sentier pour aller faire notre dinette au bord de la rivière. 

Lez rizières en terrasse vues de près : on distingue même les petites cascades qui font circuler l'eau d'un niveau à un autre.



Un coupeur de bambou sur le bord du chemin.

Un arbre avec vraiment une drôle de forme (on a passé 5 bonnes minutes à se frotter le menton en se demandant comment il en est arrivé là).

Manu songeuse au milieu de la nature...



Photo souvenir des cousines sur le bord de la route.


Ceci en témoignage de l'obstination de Gabi, qui a dû prendre un nombre incalculable de photos avant d'en avoir une où je n'ai pas fermé les yeux ni fait de grimace involontaire xD

Le pauvre buffle qu'on a traumatisé (il ne doit pas avoir l'habitude de croiser tous les jours un troupeau de français sur le petit sentier).



J'adore l'usage extrêmement ingénieux qu'ils font du moindre bout de bambou de la moindre palme séchée, tout est entrelacé, mélangé, tressé avec adresse.
Tombera, tombera pas en traversant la rivière? (Finalement pas. Aussi bien à l'aller qu'au retour, on a tous espéré sournoisement qu'un de nous allait finir à l'eau, on est reparti un peu déçu...)

Après une sieste au bord de la rivière et une traversée en sens inverse, on est repartis, et ô merveille, le soleil s'était sorti de derrière les nuages. Le matin, il n'était pas bien loin, j'étais même déjà un peu rouge vers midi, seulement il était planqué derrière une toute petite couche grise. Quand ça s'est levé, la lumière est devenue juste magnifique, et sur les rizières à perte de vue avec les montagnes au fond, c'était vraiment un paysage de carte postale.

Si ça, ça vend pas du rêve, hein ?!?

Maison sur pilotis et, même si ça ne se voit pas bien, jasmin en fleur...

"Euh, hum, sois gentil le pont, tu ne t'écroules pas quand je passe hein?"

Religion universelle : le football. Malgré un enthousiasme certain et un intérêt collectif indéniable, je crois que même moi je jouerai mieux qu'eux... xD

Ce pont-ci était encore plus cocasse dans le sens où il manquait un nombre considérable de planches, ça faisait un bruit d'enfer quand on roulait dessus, et le creux de la rivière était très bas en-dessous. 


Au Vietnam, on apprend à conduire très jeune. Jugez donc de cet ingénieux système de chaise en plastique calée à l'avant pour permettre au jeune conducteur de diriger l'engin...
(Bon ok je rigole, c'est juste le siège bébé et son père s'assoit derrière pour conduire... )


En rentrant donc on était fatigué mais ça n'a pas empêché une folle soirée. Après un repos dans le hamac (haaaaaaaaa ce hamac chez Mme Chung, c'est une grande histoire d'amour), le dîner, avec une surprise dedans: spécialité des minorités, le cafard grillé! Hang en avait fait demander spécialement, parce que normalement on n'en sert pas trop aux touristes qui poussent des hurlement horrifiés. Globalement on était plutôt curieux pour notre part, et pour ceux que ça intéresse, ça a un petit goût un peu croquant et sucré. Pas mauvais mais un peu écoeurant à force, et puis les petites pattes se coincent entre les dents alors c'est pas pratique... (J'espère que vous poussez des hurlements là). 



Haaaaaaaaaaa ce hamac, ce hamac! <3 
HAAAA MON DIEU MAIS QU'EST-CE QU'IL MAAAAAAANGE?

Hé ben oui, de ravissants petits cafards grillés bien croustillants sous la dent!

Ensuite on a eu le spectacle de danse des minorités Hmongs, avec la musique qui va bien, et le parking en fond de toile (ça fait un petit peu moins authentique d'un coup). Après, ne me demandez pas comment exactement on en est arrivés là, on s'est retrouvé au karaoké avec les petites Hmongs qui nous avaient fait le spectacle. Genre bien le karaoké, mur en crépi à paillettes, bien kitchouillou à souhait, et on a MASSACRE sans vergogne à peu près toutes les chansons qui nous sont passées sous le micro. On a quand même atteint le pompon pour la dernière (même moi j'ai chanté), où on a réduit en bouillie "Ne me quitte pas", et où le compteur a affiché un score de 100/100 malgré nos hurlements de goret qu'on égorge. Ma théorie est qu'ils ont dû trafiquer l'affichage du score pour qu'on se décide à partir sur une grande victoire et qu'on arrête de leur déchiqueter les oreilles...



J'aime beaucoup le concept des minettes Hmongs au karaoké en tenue traditionnelle ^^


Brel a dû se retourner 38427 fois dans sa tombe en l'espace de trois minutes. Mais au moins on a bien rigolé. 


Après cette folle partie de rigolade, le lendemain on a pris des vélos et on est partis se promener aux alentours dans la matinée. On a refait à peu près le même itinéraire que la dernière fois, mais tout semblait vraiment différent par la lumière, les fleurs, les couleurs. 


Vélo rizière : le concentré de notre voyage à Mai Chau...






Votre fidèle correspondante sur son fier destrier (on a essayé de monter une cote. Après on a vite arrêté d'essayer parce que c'est pas vraiment des modèles tout terrain qu'on avait...)


Oiseaux oiseaux! Il y a énormément de cages accrochées un peu partout, les Vietnamiens adorent collectionner les oiseaux, que ce soit pour leur beauté ou leur chant. 

J'avais assez envie de ramener le nouveau petit chien de Mme Chung, il avait vraiment une bonne tête. Je pense qu'il y a hélas 9 chances sur 10 qu'il termine dans une assiette, comme la plupart de ce genre de chiens à la campagne.
Oiseau siffleur, les noirs comme celui-ci sont réputés pour leur chant. 

Donc voilà, l'après-midi on est retourné au village où on peut acheter des écharpes en soie, ça a été le massacre comme d'habitude. J'y suis allée avec Hang (c'est très pratique elle peut négocier pour moi), et j'en ai acheté un nombre incalculable pour ramener aux collègues de maman, aux copines, etc (la vieille excuse). Retour à Hanoï sur les chapeaux de roue, on a traversé de très beaux paysages mais hélas ça ne donne rien en photo vu qu'on roulait vite. Bilan un formidable week-end, et la semaine prochaine je vais voir l'ancienne cité impériale à Hué, que je ne me manquerai pas de vous raconter photos à l'appui. D'ici là portez-vous bien, vous me manquez tous, et je pense fort à vous! 






1 commentaire:

  1. Ouais Hué ça va être beau !

    Tu pourras ramener des insectes pour qu'on puisse goûter nous aussi ?

    Bisous

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