vendredi 27 avril 2012

Call me Blondie

Parfois, j'ai des crises un peu bizarres comme ça. Un jour, je me dis "Tiens, je deviendrai bien blonde, moi". Je fais semblant de consulter des gens alors que je suis déjà décidée. Et paf.



PS: je tiens à signaler que cet article n'est pas dû à mon seul narcissisme, on m'a réclamé une photo et je ne peux toujours pas en uploader sur Facebook...

mercredi 25 avril 2012

Hue, jour 2 : la Cité Interdite matin et soir

Second jour, on avait décidé d'aller visiter la Citadelle et la Cité Interdite. On y est resté toute la journée, à l'exception d'une pause le midi. C'est tout simplement énorme comme endroit, c'est un peu comme le château de Versailles, par exemple, on peut y passer toute une journée et repartir avec l'impression qu'on n'a pas tout vu. Je crois que pour notre part on s'est pas mal débrouillés pour faire à peu près tout, mais je ne suis pas trop sûre...

Allez hop hop hop, petit passage encyclopédique pour vous cultiver : 

L'ancienne cité impériale (Dai Noi en vietnamien1) se situe dans l'enceinte de la citadelle royale (Hoang Thanh en vietnamien1). Celle-ci est entourée de larges douves sur un périmètre de plus de 10 km ainsi que de murs de 6 m de haut sur un périmètre de 2,5 km. La citadelle est accessible par 10 portes fortifiées, chacune munie d'un pont.
Le site a souffert de l'attaque de 1968 et a perdu plusieurs bâtiments. C'est essentiellement la Cité pourpre interdite, c'est-à-dire les bâtiments où vivait l'empereur et sa famille, qui a été anéantie.
On y trouve la porte Ngo-Môn, où l'empereur faisait part de ses décisions ; le Palais de la Suprême Harmonie, salle du trône aux colonnes laquées de pourpre et jaune ; et le musée impérial qui abrite les vêtements royaux, des meubles et de la porcelaine. Le tout se situe dans un parc. Depuis 1993, cet ensemble de monuments est classé patrimoine mondial de l'Unesco2.


Voici une des dix portes fortifiées, avec le mur d'enceinte qui entoure la cité royale. Les murs sont toujours debout et beaucoup de gens habitent à l'intérieur de ce qu'on appelle le Quartier Ancien de Hue. 

La porte Ngô-Mon, qui permet d'accéder à la Cité Interdite. La perspective en est un tantinet gâchée par les estrades de la veille qui ont servi pour le spectacle d'ouverture du festival...
A l'intérieur, comme je disais, c'est donc immense. Se succèdent des cours, des palais, des couloirs abrités, d'autres cours, des lacs, des jardins, ça n'en finit plus. Certains endroits sont en excellent état, car ils ont été restauré grâce à des fonds japonais ou américains.
D'après un guide que j'ai entendu, ce sont surtout les Japonais qui ont fait du bon boulot car ils sont venus surveiller les travaux eux-mêmes. Les Américains ont donné les sous, ce qui partait en soi d'une bonne idée, ils avaient juste oublié qu'il y a dans ce pays quelques menus problèmes de répartition monétaire dans ces cas de figure, et que l'entrepreneur a dû partir avec ces fonds à Bora Bora au lieu de faire avancer les travaux...

On a fait des kilomètres à pied là-dedans, où on passe quasi sans transition de zones particulièrement neuves et bien entretenues à des endroits où il n'y a plus que de la pelouse et trois morceaux de murs écroulés.



Un petit couloir couvert pour aller d'un pavillon à un autre sans se mouiller...


Je crois que je fais une fixation sur les dragons en mosaïque sur les toits...



Bon alors maintenant la minute confession de la gogole de touriste qui n'a pas pu résister à une attraction particulièrement stupide et kitchissime. Dans une des salles des palais, ils proposaient de se prendre en photo, costumé en empereur ou impératrice, sur le trône royal. C'était drôle parce qu'il y avait des familles entières de Vietnamiens, un grand-père avec son petit-fils, des gamins qui étaient trop drôles à voir. Zoé a commencé à m'avouer :"Ouuuuh bah ça me tenterait à moitié, dis donc...", ce à quoi j'ai répondu "Ouuuuuuh bah moi aussi à moitié...". Une moitié plus une moitié faisant une tentation à laquelle nous n'avons pas sur résister, voici donc mon portrait en impératrice du Vietnam, pour la plus grande joie du public !

Tremblez mortels devant la toute-puissante impératrice de la Cité Interdite! (Les autres m'ont dit de prendre l'air sérieux au moins sur une photo, j'avais envie d'exploser de rire tellement c'était cocasse tout ça). 
La même en palanquin. Bon ils ne fournissent pas les porteurs et les éléphants, c'est un peu décevant... 
Avec Zoé on a eu un succès fou, tout le monde voulait nous prendre en photo et se prendre en photo avec nous. Je ne suis pas sûre que les touristes occidentaux cèdent facilement à ce genre d'attrape-touriste bien kitch, mais bon, vous connaissez mon goût du déguisement et mon absence totale de sens du ridicule. Et puis pour l'équivalent d'un euro cinquante, ça aurait été dommage de se priver de cette franche partie de rigolade qui nous a tous mis en joie...

Après reprenons les choses sérieuses, on a continué à se promener et à visiter. Je crois qu'un des endroits que j'ai préféré était le pavillon résidence de la grand-mère de l'empereur, un peu excentré et très calme, avec une porte particulièrement ornée mais un jardin encore un peu foufou et pas très bien civilisé.







Notre fière troupe d'explorateurs, on s'est fait immortaliser au moins une fois tous ensemble.  (Pauvre Vincent qui a passé son week-end entouré de filles, comment a-t-il survécu?)
Pour le déjeuner on est sorti de la Cité Interdite, histoire de gagner un restaurant un peu plus loin qui avait l'air alléchant. On a donc pu se promener dans la vieille ville, et il faut avouer que c'est assez charmant. Le quartier et même le reste de la ville sont très verts, très fleuris. Ce sont des petites rues bordées d'arbres, des maisons entourées de jardin, ce qui donne un air de fraîcheur, presque de campagne, qu'on ne trouve pas du tout à Hanoï. Par ailleurs, autre différence notable : ici les autels des ancêtres sont en pierre, à l'extérieur des maisons, montés sur une petite colonne, et peints en couleur très vives.





A midi, on s'est régalé de spécialités locales, des nems aux fruits de mers, du calamar avec des petits légumes, et surtout, un hot pot!
Le hot pot, ici nommé "lẩu", c'est très convivial et particulièrement populaire. En gros, c'est le principe d'une fondue: un réchaud sur lequel on pose un plat où tout le monde pioche. Ici on met un bouillon de légume, puis on ajoute du poulet, ou du boeuf, ou du poisson et des fruits de mers (notre version du jour), agrémenté de légumes en tous genre qui cuisent donc dans le jus parfumé et épicé. Plus ça cuit, plus ça devient goûtu, et on termine en y trempant rapidement les nouilles de riz à la fin, qui prennent donc le goût du bouillon qui a bien mijoté. Généralement les portions sont assez gargantuesques, et les Vietnamiens peuvent passer 2h à table en engloutissant des quantités assez ahurissantes (moi au 4ème bol rempli je cale un peu, à dire vrai. Ajoutez là-dessus que les Vietnamiennes sont maigres comme des coucous et qu'elles se bâfrent allègrement, je ne comprends pas où elles mettent tout ça).

Après s'être bien rassasiés, retour à la Cité Interdite. C'était assez marrant parce qu'il y avait un peu partout des répétitions pour les spectacles qui devaient avoir lieu le soir, et finalement je trouve pour ma part que les répétitions sont généralement encore plus marrantes que la représentation finale. C'est comme ça qu'on s'est retrouvé à fumer une cigarette à la fin d'une répétition où ils ont mis du James Brown qui résonnait à fond sur toute l'esplanade impériale, ou assisté à une répétition jazz pendant laquelle on s'est demandé comment ils avaient monté le piano à queue sur la butte (et surtout comme ils allaient le redescendre après).

Contrairement à la metteuse en scène qui pétait un boulon hors champs, les danseuses japonaises avaient l'air de bien rigoler pour leur part. 

A certains endroits où tout a été démoli et où les palais n'ont pas été reconstruits, ils ont mis en place des jardins. Notamment celui-ci, où se trouvent des dizaines de bonzaïs au milieu de charmants petits pavillons et bassins. Chaque arbre est ornementé de figurines et petits objets, un peu comme une crèche de Noël.






Après quoi on a visité la partie dédiée au culte des empereurs du Vietnam. C'est assez impressionnant, un immense bêtiment tout en longueur où chaque empereur de la dynastie a son autel à son nom, avec sa photo s'il y en a eu une, et le tout est toujours fleuri, encensé et entretenu. Devant le bâtiment un grand autel est utilisé par tous les visiteurs vietnamiens qui ne manquent pas de s'arrêter pour allumer quelques batons d'encens et faire une prière.







Encore des kilomètres à pied, et il faisait un tantinet lourd, autant vous dire qu'à la fin de la journée on était bien claqués! Mais ça valait vraiment le coup, franchement c'est un des plus beaux sites que j'ai vus jusqu'à maintenant (bon en même classé au patrimoine mondial de l'humanité, c'est facile...). 

Maintenant il ne me reste plus qu'à aller à Pékin pour comparer avec la Cité Interdite chinoise... Ca fait partie des trucs que je veux faire une fois dans ma vie, avec les temples d'Egypte, la Grande Muraille de Chine, le Taj Mahal et Angkor Vat. Angkor Vat heureusement ça va se faire d'ici fin mai, normalement... 
... Quoi qui a dit "Espèce de grosse veinarde c'est une honte va te faire pendre?" :D 



Note de fin : "Maman, Papa, surprise, j'ai laissé le chat aux colocataires mais j'ai ramené un petit compagnon, il s'appelle Minus, Minus dis bonjour à Maman!"





Hue, cité impériale, jour 1: tombeau et trombe d'eau.

(ho ce jeu de mot dans le titre, suis-je drôle, mais drôle!)

Chers lecteurs, 

Je suis très en retard sur mes aventures palpitantes vietnamiennes. Les deux dernières semaines ont été assez chargées : vacances à Hue, l'ancienne cité impériale, avec Florence et Vincent qui arrivaient d'Ho Chi Minh pour leurs vacances, plus Zoe et Laurene que j'ai emmenées avec moi. Après retour à Hanoï le mardi, arrivée de mon Papa à moi le jeudi matin, baie d'Ha Long avec ce dernier vendredi et samedi, il est reparti dimanche, lundi je suis partie à Ho Chi Minh à mon tour pour le salon Lifestyle, le week-end un tour à Vung Tau au bord de la mer de Chine, et je suis rentrée dimanche. Pfiou! Que d'activités!

Voilà donc pourquoi je n'ai pas eu le temps de faire les récits au fur et à mesure, contrairement à mon habitude. Je vais essayer de me rattraper en procédant dans l'ordre. 

Commençons donc par le voyage à Hue! On a quitté Hanoï le vendredi soir en train de nuit, départ 23h en mode un petit peu excitée pour ma part. Les deux autres aussi je crois. J'ai emmené avec moi Laurène, ma cousine dont je vous ai déjà parlé, et Zoé, une nouvelle venue arrivée au bureau trois jours avant et qui était ravie que je lui propose de venir direct. On avait un billet en trop suite à un désistement, donc ça a donné une scène du genre:
"Salut, donc toi c'est Zoé ?
- Oui je viens d'arriver, je suis là pour un mois. Enchantée. 
- Enchantée et sinon tu fais quoi ce week-end? Oui après-demain, exactement..."
Comme elle avait envie de profiter de son séjour volontariat pour visiter un peu, ça tombait bien!

Bref le train. De nuit pas grand intérêt, disons-le. On était en première classe, il y a 4 couchettes par compartiment, pas hyper top luxe mais très raisonnable par rapport à toutes les horreurs qu'on avait pu se raconter avant d'embarquer. En revanche, les secondes classes ils sont 6 avec des couchettes plus étroites, les troisièmes classes sont dans des fauteuils inclinables type avion avec une télé qui braille toute la nuit (je ne sais pas comment ils font pour dormir). Le pompon étant la quatrième classe, où il y a des bancs en bois, sachant que ce train traverse tout le Vietnam sur l'axe Nord-Sud et que ça met 24h environ pour tout le trajet...

Le matin réveil vers 7h, on avait encore un peu de trajet à faire donc j'ai collé mon nez à la vitre. On sortait des montagnes, il y avait de bien jolis paysages sur la traversée. J'ai pris quelques photos, ne faites pas attention aux tâches de sale sur les vitres (le seul endroit où on pouvait ouvrir la fenêtre était les toilettes du wagon et aucune personne normalement constituée n'aurait eu envie de rester là-dedans plus que nécessaire.)





Sur le trajet, comme vous pouvez le voir ci-dessus, une jolie lumière et quelques rayons de soleil qui m'ont emplie d'une fol espoir sur la météo du week-end. Hum. Vous verrez plus loin que ça n'est pas tout à fait ça...

Arrivées à Hue, on a jeté nos affaires à l'hôtel (où comme d'habitude, les chambres n'avaient pas été réparties correctement malgré la réservation et le coup de fil pour confirmer que j'avais passé la veille. On s'y fait, à force.), et nous sommes allées manger au bord de la Rivière des Parfums. Hue a la réputation d'être un des endroits où on mange le mieux au Vietnam, et ça n'est pas usurpé.

Après quoi, ayant gaillardement loué deux motos, nous voici en route. On décide d'aller en premier visiter les tombeaux des empereurs, qui se situent en moyenne à 15-20km du centre ville.
Pour que vous compreniez notre périple de la journée, quelques explication sur Hue et son histoire :

Capitale des Nguyễn, les seigneurs du Sud, au xvie siècle, Hué devient la capitale du Viêt Nam tout entier après sa réunification par Gia Long en 1802. La Cité impériale de Hué se bâtit tout au long du xixe siècle. Devenue la résidence impériale et le siège de la cour, Hué acquiert un grand prestige et un grand raffinement qui se traduisent notamment dans la musique et dans la cuisine. La cité interdite est partiellement détruite en 1885, puis en 1947.
Sous la colonisation française, Hué devient la capitale de l'Annam, l'une des subdivisions de l'Indochine française. La monarchie est maintenue mais passe sous tutelle. Les Français encouragent alors le développement architectural de la ville, gardant à Hué son statut de ville impériale jusqu'en 1945, date de l'abdication de l'empereur Bảo Đại.
Le 29 janvier 1968 dans le cadre de l'offensive du Têt les Nord-Viêtnamiens attaquèrent la ville. Après avoir massacré plus de deux mille cinq cents habitants de ceux considérés comme l'«élite», ils tentèrent un assaut sur le camp retranché qui échoua.
 Sur la rive ouest de la rivière des Parfums, on trouve les tombeaux des empereurs Nguyễn (1802-1845)2 :
  • le tombeau de Tự Đức, pavillon sur pilotis ainsi qu'une cour funéraire possédant des statues de Mandarins civils et militaires, des chevaux et des éléphants en pierre grise,
  • le tombeau de Minh Mạng, qui rappellent les tombeaux Mings chinois par ses pavillons, bassins et jardins,
Pour vous situer un peu, Hue est maintenant classé au patrimoine mondial de l'UNESCO, tout de même. Après cette petite leçon historique, poursuivons. Nous voici donc parties, équipées d'une carte avec Zoe en copilote derrière Laurène, et on roulait depuis 10 minutes à peu près quand il s'est mis à pleuvoir des trombes d'eau. Mais vraiment des trombes, genre le gros orage d'été qui t'en met plein la figure. On est arrivées au premier tombeau, celui de Khai Dinh, on était trempées jusqu'au slip avec les chaussures faisant floutch floutch, joie et bonheur... Evidemment aucune de nous n'avait pris de parapluie ou autre, ce qui fait que nous avons investi illico chez la vendeuse devant le musée dans de nouvelles capes de pluie (cette morue a profité de l'averse pour nous les vendre 50.000dongs au lieu de 20.000, évidemment!)

Ces détails sordides mis à part, j'ai été assez surprise par le tombeau ou plutôt le complexe-mausolée de Khai Din, parce que je ne m'attendais pas du tout à ça. Moi je voyais un peu l'ambiance pagode en bois sombre, rouge et or... Pas du tout. Les bâtiments sont construits en béton gris, la décoration emprunte des morceaux d'art déco à la française, l'intérieur est couvert de mosaïque en porcelaine importée à grand frais.

On commence par monter d'immenses escaliers pour gravir la colline, plusieurs cours se succèdent aux différents paliers. Dans la deuxième se trouvent de chaque côté aligné des statues de serviteurs impériaux, les mandarins civils et militaires, chevaux et autres éléphants, qui doivent accompagner l'empereur pour l'éternité.

(Note de la rédaction: je suis retournée le lundi faire certains tombeaux avec Florence et Vincent, ce qui explique pourquoi certaines photos sont prises sous une pluie battante et d'autres à peu près au sec...).
Je suis une fan inconditionnelle de ces statues, particulièrement les chevaux. Et comme vous pouvez le constater, il pleuvait un tantinet...
L'intérieur également était assez surprenant. Tous les murs et plafonds sont couverts de porcelaine qui composent des fresques sur toutes les surfaces, du coup c'est extrêmement chargé comme décor. On dirait vraiment qu'on a fracassé la vaisselle en morceaux pour composer le décor (peut-être est-ce la cas, il faudrait que je me renseigne sur la technique de fabrication...)




Vue des toits depuis le haut du mausolée. 
Hue dragon, hue!

Après cette première visite assez surprenante, nous voici en route pour le tombeau de Minh Mang. On traverse la Rivière des Parfums et on roule un moment, car il faut faire tout le tour de l'enceinte pour y accéder par la route. On se boit un café sous un auvent en espérant que la pluie va passer, mais toujours pas. Tant pis, en route mauvaise troupe!

Le tombeau de Minh Mang est un ensemble de pavillons, cours et jardins qui se succèdent en ligne droite, à la chinoise. Ca couvre une surface immense, et la promenade dans le parc avec les petits lacs et autres allées ombragées doit se révéler charmante quand il fait beau. L'avantage d'être sous des trombes d'eau, c'est qu'il n'y avait quasiment personne et qu'on était pas harcelées par les vendeurs divers et variés qui ont tendance à pulluler dans ce genre d'endroit touristique, forcément. 




Au bout de cette allée se trouve un tumulus entouré par un mur d'enceinte, avec une énorme porte fermée à double tour. Derrière, il n'y a rien que des arbres et de l'herbe, j'ai collé mon oeil à un trou pour regarder. L'empereur est enterré quelque part en-dessous, sans qu'on sache précisément à quel endroit, car il faut que son corps soit protégé pour que son esprit puisse continuer à veiller sur son peuple. Afin que le secret ne soit jamais révélé à ses ennemis, on a tout bonnement décapité les quelques 250 ouvriers qui avaient mis tout ça en place (restons pragmatiques, quoi). 



Beau cheval, beauuuuuu! (si je m'écoutais j'en ramènerai un pareil à Paris mais ça risque d'être difficile à stocker...)

Le pavillon où l'empereur venait prendre l'air au bord du lac. Au fond, les escaliers  défoncés mènent à un autre tombeau impérial qui n'a pas encore été restauré. Il y a en a une demi-douzaine dans le parc qui attendent d'être remis en état. 

Dernière visite de la journée, le tombeau de Thu Duc, le plus romantique paraît-il. On l'a fait au pas de course, parce que ça fermait pas trop tard après notre arrivée, à tel point qu'on en a manqué un bout (heureusement que j'y suis retourné après avec Florence et Vincent, et en plus il pleuvait pas). 
On peut accéder à de nombreuses parties qui n'ont pas du tout été restaurées, ce qui donne un côté un peu sauvage et abandonné à l'ensemble. Je remettrai plus de photos dans le récit du troisième jour, là ça commence déjà à en faire beaucoup. 



Le pavillon de repoas au bord du lac. 


Du palais des concubines, il ne reste que les murs couverts de mousse...


Après ces folles péripéties, retour à Hue, où Vincent et Florence venaient de débarquer de leur avion en provenance de Saïgon. Moi j'étais un peu (complétement) surexcitée, en mode j'ai envie de courir partout et de rebondir contre les murs, parce que ça faisait quand même 3 mois et demi que j'avais vu personne arriver de France! Pis bon, c'est ma Flo à moi quoi...  Bref j'espère n'avoir pas été trop insupportable de piaillements et de petits cris hystériques mais je crois que si.

Le soir on est sortis dîner tous ensemble. Il faut savoir qu'il y avait en cours le "Festival de Hue" qui a lieu tous les deux ans, donc beaucoup de monde, beaucoup d'agitation, beaucoup d'animations dans les rues, même tard le soir, avec des tas de spectacles etc. On aurait bien voulu aller à la cérémonie d'ouverture à la citadelle, mais évidemment tous les billets étaient vendus, et revendus trois fois leur prix à la sauvette... Finalement on a regardé le feu d'artifice de loin, on s'est balladé dans les rues et on a assisté aux animations dehors (mais en restant loin car ici ils ont l'exécrable manie de mettre le son tellement fort que tu en as limite les oreilles qui saignent si tu t'approches de trop près). 

Le pont Trang Tien, conçu par Gustave Eiffel.
Les bateaux dragons, qu'on a pris plus tard le lundi, qui sont un peu l'équivalent des péniches sur la Seine mais en beaucoup plus funky.

Dédicace spéciale aux gens qui ont assisté à la soirée "Trop n'est pas assez". 




Un petit creux dans la rue? Hop, la cuisine ambulante est en route!

Les calligraphes au travail pendant le marché de nuit. 

Au final une journée bien chargée, comme vous pouvez le constater! Et le lendemant tout autant, rendez-vous assez vite j'espère pour le récit du jour numéro 2...


mercredi 11 avril 2012

Bùn Cha alias Attila alias con de chat alias il est trop mignoooon


Je ne résiste pas à la tentation de vous présenter Bùn (prononcez Boun), notre nouveau colocataire. On roulait sur Hang Gai, une des rues les plus touristiques et encombrées de tout Hanoi, quand j'ai vu Manu s'arrêter d'un coup, descendre de moto avec Gaby, farfouiller dans un coin et ressortir avec à la main la boule de poil ici présente. 
"Il est tout seul, il est perdu, regarde il a une ficelle cassée au cou, il a dû se sauver, on peut pas le laisser là!"
Ce à quoi j'ai répondu "Mais qu'est-ce qu'on va en faire, bon sang?"
"Je sais pas mais on peut pas le laisser courir au milieu des motos!"
"Bon d'accord!"

On a vaguement envisagé pendant deux heures de lui trouver un foyer, on l'a ramené à la maison en attendant, et là on a tous commencé à devenir gâteux, c'était foutu. Xavier lui a trouvé son nom, Bùn Cha, sachant que c'est ici un plat extrêmement populaire (sommes-nous drôles, tout de même...)
Depuis Bùn mange du thon et du paté en conserve, il a perdu ses puces qu'il a semé partout, il court des heures en rond après sa queue, il attaque les câbles d'ordi et les sacs plastiques, il grimpe sur nos mollets, il fait chier la nuit, il miaule comme un ahuri quand on le laisse à un étage (il a pas encore compris le principe des escaliers), il bouffe nos doigts et mes cheveux si on le laisse faire, il passe sans transition de phases hystériques de con-de-chat à des gros dodos hooooo-il-est-trop-mignon, et il a déjà attrapé un bon bedon. 
Bref, il est très content, et nous aussi :D



Photo nettement plus réaliste du comportement ordinaire de cet "ahuri de chat". On a pas encore réussi à lui faire comprendre que les doigts, ça ne se mange pas... 

lundi 2 avril 2012

Mai Chau, le retour

Cher tout le monde, 

Vous vous souvenez peut-être du séjour au fond de la cambrousse à Mai Chau, qui fut franchement brumeux mais extrêmement sympathique. On avait décidé d'y retourner en Mars, quand ce serait plus doux et plus ensoleillé. Et accessoirement, plus vert. En effet, comme vous pourrez le constater sur la photo suivante, c'est devenue très vert, rien à voir avec ce qu'on avait déjà vu! Les rizières sont replantées depuis 3 semaines, et le paysage boueux brumeux a disparu derrière un camaïeu de verts divers et variés! 


C'est beaucoup moins brumeux et fantastique d'un coup, et ça fait plaisir quand même! 

On a quitté Hanoï le vendredi à 17h (j'avais dit 16h30 le départ mais on ne se refait pas) avec notre petite troupe. La route fut, comme toujours, assez cocasse, voire un peu plus flippant au passage en montagne sur la petite route, vu qu'il n'y avait pas un brouillard de folie comme la dernière fois... Maintenant on distribue des points aux sauts périlleux qu'on fait à l'arrière du minibus. 
"9!
- Tu rigoles, on s'est même pas tapé la tête au plafond!
- Oui, bon, 7 alors...
- En même temps on a valdingué pendant douze secondes
- Allez tranchons on met un 8!"

Donc le vendredi pas grand chose, arrivée assez tard, dîner, au lit, allez hop. Le lendemain en revanche, grosse expédition. On a pris les motobikes, et en avant pour 60km en direction de la frontière du Laos! 
Une journée entière de ballade sur les petites routes, voire sur des pistes. On a traversé des villages où il n'y a même plus de bitume au sol en terre battue, descendu à flan de montagne des pistes bien caillouteuses, traversé des ponts qui avaient une tronche à s'écrouler quand on roule dessus, des ponts où il manquait une planche sur trois... 
Mais on a aussi pique-niqué au bord d'une rivière charmante dans la jungle, traversé des rizières magnifiques sous le soleil rasant, fait des pauses dans des villages mignons comme pas permis, traumatisé un buffle au passage (on était à pied mais on lui a fait peur avec nos sales têtes), refilé nos gateaux de pique-nique à des gamines hilares, bu un truc bizarre avec de la banane dans un village où ça jouait au foot avec beaucoup de bonne volonté mais pas trop d'adresse... 
Même si on avait un peu la tête farcie par le bruit du moteur et le fessier douloureux le soir en rentrant, c'était vraiment une super journée! Allez, assez parlé, les photos. On m'a reproché de n'en mettre jamais de moi (forcément c'est moi qui tiens mon appareil), vous serez contents, j'ai attrapé les photos des autres et vous pourrez donc contempler ma bobine sur certains clichés...  

Au bord du fleuve, les tas de bambou flottant qui sont transportés par voie fluviale (c'est pratique ça flotte)

"VROUUUUUUUUUM VROUUUUUUUUUUM!"
"Nan mais tu sais Thomas, c'est pas parce que tu fais vroum qu'elle va aller plus vite la moto..."
Laurene et Gabi mode fofolles sur la route.
Ha oui je crois que je ne vous avais pas encore parlé de Laurène que j'ai rencontrée ici, et qui est en fait ma cousine. Ce fut cocasse. Elle venait d'arriver depuis peu et je lui ai proposé mon numéro, au cas où elle aurait besoin d'un coup de main, et quand elle m'a demandé en tapotant dans son répertoire "C'est quoi ton nom de famille?", j'ai vu ses yeux s'arrondir et elle m'a fait "noooooooooon comme les Epitalon de Saint Etienne" et là j'ai dit "Naaaaaaan me dis pas que tu fais partie de la famille?", ce à quoi elle a répondu "C'était le nom de jeune fille de ma grand-mère."
Vérification faite, nos arrières-grands-pères étaient frères, nos grands-parents respectifs ont vécu des années à Lyon dans le même immeuble, et nos pères ont joué ensemble étant petits. 
C'est le genre de situation qui m'arrive fréquemment en France ("Epitalon de Saint Etienne?"), mais je ne pensais pas que ça allait se produire aussi à Hanoï. Comme quoi notre famille est bien partie pour dominer le monde, mouahahaha! 





"Une route? Pourquoi faire une route? Quoi ça descend à mort et y a plein de caillasse après le virage? Rhoooo faites pas les chochottes hein!"
Pause sur le petit pont au milieu des rizières en terrasse.


Le village où on s'est arrêté pour le déjeuner, avant de prendre un petit sentier pour aller faire notre dinette au bord de la rivière. 

Lez rizières en terrasse vues de près : on distingue même les petites cascades qui font circuler l'eau d'un niveau à un autre.



Un coupeur de bambou sur le bord du chemin.

Un arbre avec vraiment une drôle de forme (on a passé 5 bonnes minutes à se frotter le menton en se demandant comment il en est arrivé là).

Manu songeuse au milieu de la nature...



Photo souvenir des cousines sur le bord de la route.


Ceci en témoignage de l'obstination de Gabi, qui a dû prendre un nombre incalculable de photos avant d'en avoir une où je n'ai pas fermé les yeux ni fait de grimace involontaire xD

Le pauvre buffle qu'on a traumatisé (il ne doit pas avoir l'habitude de croiser tous les jours un troupeau de français sur le petit sentier).



J'adore l'usage extrêmement ingénieux qu'ils font du moindre bout de bambou de la moindre palme séchée, tout est entrelacé, mélangé, tressé avec adresse.
Tombera, tombera pas en traversant la rivière? (Finalement pas. Aussi bien à l'aller qu'au retour, on a tous espéré sournoisement qu'un de nous allait finir à l'eau, on est reparti un peu déçu...)

Après une sieste au bord de la rivière et une traversée en sens inverse, on est repartis, et ô merveille, le soleil s'était sorti de derrière les nuages. Le matin, il n'était pas bien loin, j'étais même déjà un peu rouge vers midi, seulement il était planqué derrière une toute petite couche grise. Quand ça s'est levé, la lumière est devenue juste magnifique, et sur les rizières à perte de vue avec les montagnes au fond, c'était vraiment un paysage de carte postale.

Si ça, ça vend pas du rêve, hein ?!?

Maison sur pilotis et, même si ça ne se voit pas bien, jasmin en fleur...

"Euh, hum, sois gentil le pont, tu ne t'écroules pas quand je passe hein?"

Religion universelle : le football. Malgré un enthousiasme certain et un intérêt collectif indéniable, je crois que même moi je jouerai mieux qu'eux... xD

Ce pont-ci était encore plus cocasse dans le sens où il manquait un nombre considérable de planches, ça faisait un bruit d'enfer quand on roulait dessus, et le creux de la rivière était très bas en-dessous. 


Au Vietnam, on apprend à conduire très jeune. Jugez donc de cet ingénieux système de chaise en plastique calée à l'avant pour permettre au jeune conducteur de diriger l'engin...
(Bon ok je rigole, c'est juste le siège bébé et son père s'assoit derrière pour conduire... )


En rentrant donc on était fatigué mais ça n'a pas empêché une folle soirée. Après un repos dans le hamac (haaaaaaaaa ce hamac chez Mme Chung, c'est une grande histoire d'amour), le dîner, avec une surprise dedans: spécialité des minorités, le cafard grillé! Hang en avait fait demander spécialement, parce que normalement on n'en sert pas trop aux touristes qui poussent des hurlement horrifiés. Globalement on était plutôt curieux pour notre part, et pour ceux que ça intéresse, ça a un petit goût un peu croquant et sucré. Pas mauvais mais un peu écoeurant à force, et puis les petites pattes se coincent entre les dents alors c'est pas pratique... (J'espère que vous poussez des hurlements là). 



Haaaaaaaaaaa ce hamac, ce hamac! <3 
HAAAA MON DIEU MAIS QU'EST-CE QU'IL MAAAAAAANGE?

Hé ben oui, de ravissants petits cafards grillés bien croustillants sous la dent!

Ensuite on a eu le spectacle de danse des minorités Hmongs, avec la musique qui va bien, et le parking en fond de toile (ça fait un petit peu moins authentique d'un coup). Après, ne me demandez pas comment exactement on en est arrivés là, on s'est retrouvé au karaoké avec les petites Hmongs qui nous avaient fait le spectacle. Genre bien le karaoké, mur en crépi à paillettes, bien kitchouillou à souhait, et on a MASSACRE sans vergogne à peu près toutes les chansons qui nous sont passées sous le micro. On a quand même atteint le pompon pour la dernière (même moi j'ai chanté), où on a réduit en bouillie "Ne me quitte pas", et où le compteur a affiché un score de 100/100 malgré nos hurlements de goret qu'on égorge. Ma théorie est qu'ils ont dû trafiquer l'affichage du score pour qu'on se décide à partir sur une grande victoire et qu'on arrête de leur déchiqueter les oreilles...



J'aime beaucoup le concept des minettes Hmongs au karaoké en tenue traditionnelle ^^


Brel a dû se retourner 38427 fois dans sa tombe en l'espace de trois minutes. Mais au moins on a bien rigolé. 


Après cette folle partie de rigolade, le lendemain on a pris des vélos et on est partis se promener aux alentours dans la matinée. On a refait à peu près le même itinéraire que la dernière fois, mais tout semblait vraiment différent par la lumière, les fleurs, les couleurs. 


Vélo rizière : le concentré de notre voyage à Mai Chau...






Votre fidèle correspondante sur son fier destrier (on a essayé de monter une cote. Après on a vite arrêté d'essayer parce que c'est pas vraiment des modèles tout terrain qu'on avait...)


Oiseaux oiseaux! Il y a énormément de cages accrochées un peu partout, les Vietnamiens adorent collectionner les oiseaux, que ce soit pour leur beauté ou leur chant. 

J'avais assez envie de ramener le nouveau petit chien de Mme Chung, il avait vraiment une bonne tête. Je pense qu'il y a hélas 9 chances sur 10 qu'il termine dans une assiette, comme la plupart de ce genre de chiens à la campagne.
Oiseau siffleur, les noirs comme celui-ci sont réputés pour leur chant. 

Donc voilà, l'après-midi on est retourné au village où on peut acheter des écharpes en soie, ça a été le massacre comme d'habitude. J'y suis allée avec Hang (c'est très pratique elle peut négocier pour moi), et j'en ai acheté un nombre incalculable pour ramener aux collègues de maman, aux copines, etc (la vieille excuse). Retour à Hanoï sur les chapeaux de roue, on a traversé de très beaux paysages mais hélas ça ne donne rien en photo vu qu'on roulait vite. Bilan un formidable week-end, et la semaine prochaine je vais voir l'ancienne cité impériale à Hué, que je ne me manquerai pas de vous raconter photos à l'appui. D'ici là portez-vous bien, vous me manquez tous, et je pense fort à vous!