mercredi 25 avril 2012

Hue, cité impériale, jour 1: tombeau et trombe d'eau.

(ho ce jeu de mot dans le titre, suis-je drôle, mais drôle!)

Chers lecteurs, 

Je suis très en retard sur mes aventures palpitantes vietnamiennes. Les deux dernières semaines ont été assez chargées : vacances à Hue, l'ancienne cité impériale, avec Florence et Vincent qui arrivaient d'Ho Chi Minh pour leurs vacances, plus Zoe et Laurene que j'ai emmenées avec moi. Après retour à Hanoï le mardi, arrivée de mon Papa à moi le jeudi matin, baie d'Ha Long avec ce dernier vendredi et samedi, il est reparti dimanche, lundi je suis partie à Ho Chi Minh à mon tour pour le salon Lifestyle, le week-end un tour à Vung Tau au bord de la mer de Chine, et je suis rentrée dimanche. Pfiou! Que d'activités!

Voilà donc pourquoi je n'ai pas eu le temps de faire les récits au fur et à mesure, contrairement à mon habitude. Je vais essayer de me rattraper en procédant dans l'ordre. 

Commençons donc par le voyage à Hue! On a quitté Hanoï le vendredi soir en train de nuit, départ 23h en mode un petit peu excitée pour ma part. Les deux autres aussi je crois. J'ai emmené avec moi Laurène, ma cousine dont je vous ai déjà parlé, et Zoé, une nouvelle venue arrivée au bureau trois jours avant et qui était ravie que je lui propose de venir direct. On avait un billet en trop suite à un désistement, donc ça a donné une scène du genre:
"Salut, donc toi c'est Zoé ?
- Oui je viens d'arriver, je suis là pour un mois. Enchantée. 
- Enchantée et sinon tu fais quoi ce week-end? Oui après-demain, exactement..."
Comme elle avait envie de profiter de son séjour volontariat pour visiter un peu, ça tombait bien!

Bref le train. De nuit pas grand intérêt, disons-le. On était en première classe, il y a 4 couchettes par compartiment, pas hyper top luxe mais très raisonnable par rapport à toutes les horreurs qu'on avait pu se raconter avant d'embarquer. En revanche, les secondes classes ils sont 6 avec des couchettes plus étroites, les troisièmes classes sont dans des fauteuils inclinables type avion avec une télé qui braille toute la nuit (je ne sais pas comment ils font pour dormir). Le pompon étant la quatrième classe, où il y a des bancs en bois, sachant que ce train traverse tout le Vietnam sur l'axe Nord-Sud et que ça met 24h environ pour tout le trajet...

Le matin réveil vers 7h, on avait encore un peu de trajet à faire donc j'ai collé mon nez à la vitre. On sortait des montagnes, il y avait de bien jolis paysages sur la traversée. J'ai pris quelques photos, ne faites pas attention aux tâches de sale sur les vitres (le seul endroit où on pouvait ouvrir la fenêtre était les toilettes du wagon et aucune personne normalement constituée n'aurait eu envie de rester là-dedans plus que nécessaire.)





Sur le trajet, comme vous pouvez le voir ci-dessus, une jolie lumière et quelques rayons de soleil qui m'ont emplie d'une fol espoir sur la météo du week-end. Hum. Vous verrez plus loin que ça n'est pas tout à fait ça...

Arrivées à Hue, on a jeté nos affaires à l'hôtel (où comme d'habitude, les chambres n'avaient pas été réparties correctement malgré la réservation et le coup de fil pour confirmer que j'avais passé la veille. On s'y fait, à force.), et nous sommes allées manger au bord de la Rivière des Parfums. Hue a la réputation d'être un des endroits où on mange le mieux au Vietnam, et ça n'est pas usurpé.

Après quoi, ayant gaillardement loué deux motos, nous voici en route. On décide d'aller en premier visiter les tombeaux des empereurs, qui se situent en moyenne à 15-20km du centre ville.
Pour que vous compreniez notre périple de la journée, quelques explication sur Hue et son histoire :

Capitale des Nguyễn, les seigneurs du Sud, au xvie siècle, Hué devient la capitale du Viêt Nam tout entier après sa réunification par Gia Long en 1802. La Cité impériale de Hué se bâtit tout au long du xixe siècle. Devenue la résidence impériale et le siège de la cour, Hué acquiert un grand prestige et un grand raffinement qui se traduisent notamment dans la musique et dans la cuisine. La cité interdite est partiellement détruite en 1885, puis en 1947.
Sous la colonisation française, Hué devient la capitale de l'Annam, l'une des subdivisions de l'Indochine française. La monarchie est maintenue mais passe sous tutelle. Les Français encouragent alors le développement architectural de la ville, gardant à Hué son statut de ville impériale jusqu'en 1945, date de l'abdication de l'empereur Bảo Đại.
Le 29 janvier 1968 dans le cadre de l'offensive du Têt les Nord-Viêtnamiens attaquèrent la ville. Après avoir massacré plus de deux mille cinq cents habitants de ceux considérés comme l'«élite», ils tentèrent un assaut sur le camp retranché qui échoua.
 Sur la rive ouest de la rivière des Parfums, on trouve les tombeaux des empereurs Nguyễn (1802-1845)2 :
  • le tombeau de Tự Đức, pavillon sur pilotis ainsi qu'une cour funéraire possédant des statues de Mandarins civils et militaires, des chevaux et des éléphants en pierre grise,
  • le tombeau de Minh Mạng, qui rappellent les tombeaux Mings chinois par ses pavillons, bassins et jardins,
Pour vous situer un peu, Hue est maintenant classé au patrimoine mondial de l'UNESCO, tout de même. Après cette petite leçon historique, poursuivons. Nous voici donc parties, équipées d'une carte avec Zoe en copilote derrière Laurène, et on roulait depuis 10 minutes à peu près quand il s'est mis à pleuvoir des trombes d'eau. Mais vraiment des trombes, genre le gros orage d'été qui t'en met plein la figure. On est arrivées au premier tombeau, celui de Khai Dinh, on était trempées jusqu'au slip avec les chaussures faisant floutch floutch, joie et bonheur... Evidemment aucune de nous n'avait pris de parapluie ou autre, ce qui fait que nous avons investi illico chez la vendeuse devant le musée dans de nouvelles capes de pluie (cette morue a profité de l'averse pour nous les vendre 50.000dongs au lieu de 20.000, évidemment!)

Ces détails sordides mis à part, j'ai été assez surprise par le tombeau ou plutôt le complexe-mausolée de Khai Din, parce que je ne m'attendais pas du tout à ça. Moi je voyais un peu l'ambiance pagode en bois sombre, rouge et or... Pas du tout. Les bâtiments sont construits en béton gris, la décoration emprunte des morceaux d'art déco à la française, l'intérieur est couvert de mosaïque en porcelaine importée à grand frais.

On commence par monter d'immenses escaliers pour gravir la colline, plusieurs cours se succèdent aux différents paliers. Dans la deuxième se trouvent de chaque côté aligné des statues de serviteurs impériaux, les mandarins civils et militaires, chevaux et autres éléphants, qui doivent accompagner l'empereur pour l'éternité.

(Note de la rédaction: je suis retournée le lundi faire certains tombeaux avec Florence et Vincent, ce qui explique pourquoi certaines photos sont prises sous une pluie battante et d'autres à peu près au sec...).
Je suis une fan inconditionnelle de ces statues, particulièrement les chevaux. Et comme vous pouvez le constater, il pleuvait un tantinet...
L'intérieur également était assez surprenant. Tous les murs et plafonds sont couverts de porcelaine qui composent des fresques sur toutes les surfaces, du coup c'est extrêmement chargé comme décor. On dirait vraiment qu'on a fracassé la vaisselle en morceaux pour composer le décor (peut-être est-ce la cas, il faudrait que je me renseigne sur la technique de fabrication...)




Vue des toits depuis le haut du mausolée. 
Hue dragon, hue!

Après cette première visite assez surprenante, nous voici en route pour le tombeau de Minh Mang. On traverse la Rivière des Parfums et on roule un moment, car il faut faire tout le tour de l'enceinte pour y accéder par la route. On se boit un café sous un auvent en espérant que la pluie va passer, mais toujours pas. Tant pis, en route mauvaise troupe!

Le tombeau de Minh Mang est un ensemble de pavillons, cours et jardins qui se succèdent en ligne droite, à la chinoise. Ca couvre une surface immense, et la promenade dans le parc avec les petits lacs et autres allées ombragées doit se révéler charmante quand il fait beau. L'avantage d'être sous des trombes d'eau, c'est qu'il n'y avait quasiment personne et qu'on était pas harcelées par les vendeurs divers et variés qui ont tendance à pulluler dans ce genre d'endroit touristique, forcément. 




Au bout de cette allée se trouve un tumulus entouré par un mur d'enceinte, avec une énorme porte fermée à double tour. Derrière, il n'y a rien que des arbres et de l'herbe, j'ai collé mon oeil à un trou pour regarder. L'empereur est enterré quelque part en-dessous, sans qu'on sache précisément à quel endroit, car il faut que son corps soit protégé pour que son esprit puisse continuer à veiller sur son peuple. Afin que le secret ne soit jamais révélé à ses ennemis, on a tout bonnement décapité les quelques 250 ouvriers qui avaient mis tout ça en place (restons pragmatiques, quoi). 



Beau cheval, beauuuuuu! (si je m'écoutais j'en ramènerai un pareil à Paris mais ça risque d'être difficile à stocker...)

Le pavillon où l'empereur venait prendre l'air au bord du lac. Au fond, les escaliers  défoncés mènent à un autre tombeau impérial qui n'a pas encore été restauré. Il y a en a une demi-douzaine dans le parc qui attendent d'être remis en état. 

Dernière visite de la journée, le tombeau de Thu Duc, le plus romantique paraît-il. On l'a fait au pas de course, parce que ça fermait pas trop tard après notre arrivée, à tel point qu'on en a manqué un bout (heureusement que j'y suis retourné après avec Florence et Vincent, et en plus il pleuvait pas). 
On peut accéder à de nombreuses parties qui n'ont pas du tout été restaurées, ce qui donne un côté un peu sauvage et abandonné à l'ensemble. Je remettrai plus de photos dans le récit du troisième jour, là ça commence déjà à en faire beaucoup. 



Le pavillon de repoas au bord du lac. 


Du palais des concubines, il ne reste que les murs couverts de mousse...


Après ces folles péripéties, retour à Hue, où Vincent et Florence venaient de débarquer de leur avion en provenance de Saïgon. Moi j'étais un peu (complétement) surexcitée, en mode j'ai envie de courir partout et de rebondir contre les murs, parce que ça faisait quand même 3 mois et demi que j'avais vu personne arriver de France! Pis bon, c'est ma Flo à moi quoi...  Bref j'espère n'avoir pas été trop insupportable de piaillements et de petits cris hystériques mais je crois que si.

Le soir on est sortis dîner tous ensemble. Il faut savoir qu'il y avait en cours le "Festival de Hue" qui a lieu tous les deux ans, donc beaucoup de monde, beaucoup d'agitation, beaucoup d'animations dans les rues, même tard le soir, avec des tas de spectacles etc. On aurait bien voulu aller à la cérémonie d'ouverture à la citadelle, mais évidemment tous les billets étaient vendus, et revendus trois fois leur prix à la sauvette... Finalement on a regardé le feu d'artifice de loin, on s'est balladé dans les rues et on a assisté aux animations dehors (mais en restant loin car ici ils ont l'exécrable manie de mettre le son tellement fort que tu en as limite les oreilles qui saignent si tu t'approches de trop près). 

Le pont Trang Tien, conçu par Gustave Eiffel.
Les bateaux dragons, qu'on a pris plus tard le lundi, qui sont un peu l'équivalent des péniches sur la Seine mais en beaucoup plus funky.

Dédicace spéciale aux gens qui ont assisté à la soirée "Trop n'est pas assez". 




Un petit creux dans la rue? Hop, la cuisine ambulante est en route!

Les calligraphes au travail pendant le marché de nuit. 

Au final une journée bien chargée, comme vous pouvez le constater! Et le lendemant tout autant, rendez-vous assez vite j'espère pour le récit du jour numéro 2...


1 commentaire:

  1. Ah ben tu vois c'est marrant parce que nous quand on y était, on rêvait d'une bonne grosse pluie qui nous aurait rincés de l'espèce de jus mélange de crème solaire et de transpi dans lequel on avait l'impression de mariner !! Mais je suis sûre que tu en garderas un très bon souvenir aussi :)

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